Cet article fait partie de la série réalisée dans le cadre du projet de l'AST 67 "Vivre son travail".
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Le sens de ma vie
"Ma vie professionnelle a commencé à 14 ans, avec mon apprentissage en menuiserie-ébenisterie. C'était en 1967, dans le Haut-Rhin. Dès que j'avais du temps libre, je le passais chez ce petit patron auprès duquel j'ai appris le geste professionnel. A l'école, la formation m'offrait une connaissance incroyable, c'était comme un monde nouveau qui s'ouvrait, je devais m'adapter. Et chez le patron, c'était le contact direct avec la matière."
Vous l'aurez compris, André est un menuisier-ébeniste, un artisan qui vous regarde droit dans les yeux, un homme qui ne parle pas pour ne rien dire, presque fait du même bois que celui dont sont faits ses meubles.
"Ma première expérience, c'est celle d'un jeune ouvrier qui ne compte pas ses heures. Un jeune ouvrier qui a connu un vrai patron d'apprentissage qui ne s'est pas contenté de m'apprendre le métier mais qui m'a aussi trouvé ma première place. Je sais ce que ça veut dire la transmission, j'en ai bénéficié."
La vie d'André est une vie de découvertes, de curiosité, de sommets dégagés, de vallées encaissées, de remises en cause et d'une grande envie de vivre.
Après 6 ans dans la même entreprise, l'envie l'a démangé d'en apprendre plus. Lors d'un stage de formation axé autour des relations humaines, il rencontre un fabricant de meubles originaire du Doubs avec lequel il sympathise et qui lui propose un stage de 3 mois dans son entreprise.
Le tryptique "initiative-curiosité-découverte" est en place !
"En revenant de ce stage, mon monde intérieur avait changé. Je n'avais plus envie des mêmes choses. Je voulais évoluer. C'était le moment aussi où l'environnement dans le meuble se transformait."
André va donc changer, intégrer une nouvelle entreprise, dans un autre département - le Bas-Rhin - et gravir rapidement les échelons dans le mobilier pour devenir responsable d'atelier.
Et à l'aube de la quarantaine, une forte envie de s'installer à son compte le tenaille. Pour s'y préparer, il travaille un temps avec un ami qui vient de créer alors son entreprise et lui propose de le rejoindre.
C'est alors qu'un drame familial le frappe et l'amène à reconsidérer ses objectifs et ses projets. S'ensuit une période de forte remise en cause.
"La vie, c'est d'être en équilibre, donner du sens, ça n'est pas seulement travailler pour gagner de l'argent, toujours plus...Je me suis rendu compte que je ne voulais plus faire d'arrangement avec la vie. Je voulais restaurer une certaine harmonie."
André met donc son projet de création d'entreprise de côté, reste dans l'entreprise de son ami et participe à son développement. Aujourd'hui, elle a atteint son rythme de croisière et il est fier d'y être un peu pour quelque chose.
Un mot-clé pour André : "s'adapter."
"C'est nécessaire, c'est vital. Il faut savoir éviter de rester figé et s'inscrire dans la dynamique. Lutter contre le fait d'être figé. C'est aussi se donenr les moyens d'y arriver. Il faut arrêter de se plaindre sans arrêt."
"Pour moi, vivre, c'est rester dans la vie, dans le flux de la vie, être capable de fluidité, c'est-à-dire de réagir. Par exemple, si je vois un collaborateur qui tire la tronche - comme on dit trivialement - , je ne peux pas ne pas agir. Je vais aller à sa rencontre, dialoguer, écouter, même si ce ne sont que quelques mots qui seront échangés."
"Mon rôle est d'être un facteur, un agent de liaison, de faire le joint entre différents secteurs de l'entreprise, entre l'atelier de fabrication et l'atelier de finition. Je crois que ma fonction est essentielle car elle est porteuse de sens. Celui qui travaille doit savoir pourquoi. En tant que chef d'atelier, j'ai une fonction lubrificatrice ! Il entre là-dedans une grande part de dialogue."
Pour André, il y a bien 2 dimensions qui doivent coexister en permanence dans le domaine professionnel : celle des valeurs de production et celle des valeurs humaines. "L'une ne va pas sans l'autre".
"Ce que j'apprécie le plus, c'est le contact humain. C'est mon premier patron qui m'a offert cela. Bien sûr, il faut connaître la technique, la maîtriser et parfois avec fermeté, mais il faut maintenir le dialogue avec les membres de l'équipe. Arriver à faire que tout le monde s'écoute, se respecte. Je ne pourrais pas travailler dans une entreprise qui n'a pas le respect des personnes qui y travaillent. Car la qualité du travail dépend aussi de cela."
"Je fonctionne un peu comme le joker du moment. Donner de sa personne, plonger pour y arriver. J'aime être celui qui amène la compréhension, être le médiateur."
Ses recommandations pour s'éclater dans son métier :
- "Se sentir responsable. Prendre des initiatives. Ne pas attendre que ce soient les autres qui fassent.
- Partager. Travailler en équipe. Donner quelque chose dont les autres puissent profiter.
- Parler, exprimer, dialoguer."
"Ma vie professionnelle a commencé à 14 ans, avec mon apprentissage en menuiserie-ébenisterie. C'était en 1967, dans le Haut-Rhin. Dès que j'avais du temps libre, je le passais chez ce petit patron auprès duquel j'ai appris le geste professionnel. A l'école, la formation m'offrait une connaissance incroyable, c'était comme un monde nouveau qui s'ouvrait, je devais m'adapter. Et chez le patron, c'était le contact direct avec la matière."
Vous l'aurez compris, André est un menuisier-ébeniste, un artisan qui vous regarde droit dans les yeux, un homme qui ne parle pas pour ne rien dire, presque fait du même bois que celui dont sont faits ses meubles.
"Ma première expérience, c'est celle d'un jeune ouvrier qui ne compte pas ses heures. Un jeune ouvrier qui a connu un vrai patron d'apprentissage qui ne s'est pas contenté de m'apprendre le métier mais qui m'a aussi trouvé ma première place. Je sais ce que ça veut dire la transmission, j'en ai bénéficié."
La vie d'André est une vie de découvertes, de curiosité, de sommets dégagés, de vallées encaissées, de remises en cause et d'une grande envie de vivre.
Après 6 ans dans la même entreprise, l'envie l'a démangé d'en apprendre plus. Lors d'un stage de formation axé autour des relations humaines, il rencontre un fabricant de meubles originaire du Doubs avec lequel il sympathise et qui lui propose un stage de 3 mois dans son entreprise.
Le tryptique "initiative-curiosité-découverte" est en place !
"En revenant de ce stage, mon monde intérieur avait changé. Je n'avais plus envie des mêmes choses. Je voulais évoluer. C'était le moment aussi où l'environnement dans le meuble se transformait."
André va donc changer, intégrer une nouvelle entreprise, dans un autre département - le Bas-Rhin - et gravir rapidement les échelons dans le mobilier pour devenir responsable d'atelier.
Et à l'aube de la quarantaine, une forte envie de s'installer à son compte le tenaille. Pour s'y préparer, il travaille un temps avec un ami qui vient de créer alors son entreprise et lui propose de le rejoindre.
C'est alors qu'un drame familial le frappe et l'amène à reconsidérer ses objectifs et ses projets. S'ensuit une période de forte remise en cause.
"La vie, c'est d'être en équilibre, donner du sens, ça n'est pas seulement travailler pour gagner de l'argent, toujours plus...Je me suis rendu compte que je ne voulais plus faire d'arrangement avec la vie. Je voulais restaurer une certaine harmonie."
André met donc son projet de création d'entreprise de côté, reste dans l'entreprise de son ami et participe à son développement. Aujourd'hui, elle a atteint son rythme de croisière et il est fier d'y être un peu pour quelque chose.
Un mot-clé pour André : "s'adapter."
"C'est nécessaire, c'est vital. Il faut savoir éviter de rester figé et s'inscrire dans la dynamique. Lutter contre le fait d'être figé. C'est aussi se donenr les moyens d'y arriver. Il faut arrêter de se plaindre sans arrêt."
"Pour moi, vivre, c'est rester dans la vie, dans le flux de la vie, être capable de fluidité, c'est-à-dire de réagir. Par exemple, si je vois un collaborateur qui tire la tronche - comme on dit trivialement - , je ne peux pas ne pas agir. Je vais aller à sa rencontre, dialoguer, écouter, même si ce ne sont que quelques mots qui seront échangés."
"Mon rôle est d'être un facteur, un agent de liaison, de faire le joint entre différents secteurs de l'entreprise, entre l'atelier de fabrication et l'atelier de finition. Je crois que ma fonction est essentielle car elle est porteuse de sens. Celui qui travaille doit savoir pourquoi. En tant que chef d'atelier, j'ai une fonction lubrificatrice ! Il entre là-dedans une grande part de dialogue."
Pour André, il y a bien 2 dimensions qui doivent coexister en permanence dans le domaine professionnel : celle des valeurs de production et celle des valeurs humaines. "L'une ne va pas sans l'autre".
"Ce que j'apprécie le plus, c'est le contact humain. C'est mon premier patron qui m'a offert cela. Bien sûr, il faut connaître la technique, la maîtriser et parfois avec fermeté, mais il faut maintenir le dialogue avec les membres de l'équipe. Arriver à faire que tout le monde s'écoute, se respecte. Je ne pourrais pas travailler dans une entreprise qui n'a pas le respect des personnes qui y travaillent. Car la qualité du travail dépend aussi de cela."
"Je fonctionne un peu comme le joker du moment. Donner de sa personne, plonger pour y arriver. J'aime être celui qui amène la compréhension, être le médiateur."
Ses recommandations pour s'éclater dans son métier :
- "Se sentir responsable. Prendre des initiatives. Ne pas attendre que ce soient les autres qui fassent.
- Partager. Travailler en équipe. Donner quelque chose dont les autres puissent profiter.
- Parler, exprimer, dialoguer."
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