11.10.07

Portrait 13 Exposition AST 67 "Vivre le travail": Christiane Decker, cariste
























Cet article fait partie de la série réalisée dans le cadre du projet de l'AST 67 "Vivre son travail".
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.


En mouvement !

Christiane m'attend sur le parking de l'entreprise, juste devant l'entrepôt dans lequel elle officie comme cariste, organisant les expéditions.

Ce jour-là, il pleut et elle m'attend stoïquement, avec le sourire et un grand signe de la main pour m'indiquer où me stationner.

Le contact est immédiat, franc et amical. "Voilà quelqu'un de disponible et enthousiaste", ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit en lui serrant la main. Je ne serai pas déçu.

Christiane sera une parfaite hôtesse des lieux, me faisant visiter son royaume qui s'étend sur des milliers de mètres carrés.

"Ca fait 32 ans que je travaille chez Baumalu, depuis 1975, j'avais 16 ans" me dit-elle en guise d'introduction, sitôt m'avoir proposé une tasse de café.

"J'ai commencé ici par des stages et puis j'ai poursuivi ! J'ai d'abord travaillé à l'expédition puis j'ai tout découvert, les machines, la presse, le polissage, j'ai aussi vu comme tout a évolué depuis."

"Aujourd'hui, je travaille avec beaucoup d'autonomie. Depuis la préparation des commandes jusqu'à l'enlèvement par les camions."

Trop modeste pour le dire sans que je le lui demande, Christiane sourit doucement lorsqu'après un petit calcul elle me dit transporter entre 2 et 3 tonnes de marchandises par jour. Environ 15 palettes dont il faut s'occuper, pas mal pour un petit bout de femme !

Des mots pour caractériser cette nature énergique ? Le cheveu court, les yeux clairs, une attitude résolue, de la vivacité, une voix forte et enjouée. Dynamique résumerait bien l'ensemble.

Christiane me pilote dans les enfilades de cartons, à travers des étalages d'une quinzaine de mètres. Elle me fait revivre l'histoire de la société, la construction des bâtiments, me montre les produits, de la casserole à la théière en fonte. Pour moi qui aime les installations industrielles et les empilements, me voilà comblé.
Elle apprécie cette ancienneté, le fait de se sentir dans cet environnement un peu comme chez elle.

Le respect de soi est important pour Christiane. "Je n'aime pas le laisser-aller. Je suis soucieuse de la propreté là où je travaille. Je n'aime pas voir des cartons traîner n'importe comment, ce n'est pas de la qualité et puis ce n'est pas bon pour l'image. Ce dépôt, c'est mon lieu de travail, autant que ce soit agréable pour soi et pour les personnes extérieures. Je pense que la propreté est le reflet de la qualité générale de l'entreprise."

Femme de parole et d'engagement, Christiane est à cheval sur certains principes : "en 32 ans, je n'ai pas eu une minute de retard."

Le respect de soi-même et des autres compte pour elle : "Faire confiance, être serviable, disponible, c'est important."

Mais ce serait réduire Christiane de ne voir en elle qu'une boule d'énergie et de volonté. La sensibilité est à fleur de peau, j'ai pu m'en apercevoir. La famille, les proches, c'est quelque chose qui compte vraiment. L'amour et l'amitié, ce ne sont sûrement pas de vains mots pour elle.

Un peu comme pour se protéger, elle en vient à ce qui a le don de l'énerver : "le travail fait n'importe comment. Bâcler le travail, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas bien les gens qui ont les yeux rivés sur la montre. Si on est là, autant se donner à fond."

"Il faut dire qu'il m'arrive de rêver de mon travail la nuit. Je prépare les commandes, et puis le réveil sonne !" me dit Christiane presque en s'excusant d'aimer autant son travail. Elle m'avoue même que parfois, en vacances, le temps lui semble long et qu'il lui tarde de revenir ! "Mais il ne faudrait pas dire ça à tout le monde..."

Ses recommandations pour s'éclater dans son métier :

- "Savoir reconnaître ses erreurs, c'est important. On en fait tous, ça permet de progresser.

- Lutter contre le j'm'en foutisme.Bien faire son travail.

- Développer le sentiment d'appartenance à l'entreprise."

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