2.10.07

Portrait 8 Exposition AST 67 "Vivre son travail": Sylvie de Mathuisieulx, auteur(e) jeunesse
























Cet article fait partie de la série réalisée dans le cadre du projet de l'AST 67 "Vivre son travail".
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.


"Du droit au bonheur"


Auteur(e) jeunesse de plusieurs ouvrages - dont certains seront si tout va bien adaptés bientôt en dessins animés pour la télévision - Sylvie est une femme épanouie d'une quarantaine d'années qui sait depuis le bac à sable qu'elle est faite pour vivre, un stylo dans la main.

"Toute petite déjà, j'imaginais, je fabriquais, j'inventais des histoires pour mes proches."

Aujourd'hui, elle écrit toujours pour les autres : "Faire bouger les choses, faire découvrir, c'est fabuleux" s'exclame-t-elle.

"J’ai envie que mes livres jeunesse soient drôles, ludiques, mais ça n'est pas pour autant une littérature d'évasion. Ce ne serait pas suffisant pour moi. Oui, j'avoue, j'ai de réelles intentions de faire passer un message. Sans être sentencieuse pour autant."

Son souhait ?
"Que mes livre soient amusants et surtout pas trop didactiques. Mais qu'ils permettent aussi aux enfants de s'enrichir, d'apprendre."

Il y a là comme une morale, une éthique de l'auteur.

"Le livre, même agréable, même superbement illustré, n'est pas un passe-temps. Il s'agit bien d'un passeport pour la découverte et la réflexion."

"Le livre offre plusieurs dimensions, plusieurs prismes, plusieurs niveaux de lecture. Je m'adresse en fait à plusieurs publics, à différents âges, autant aux enfants qu'à leurs parents."

Mission transversale d'une certaine éducation par le livre. On peut être divertissant sans rien lâcher sur l'intelligence.

C'est sans doute pour cela que ses écrits se révèlent souvent de magnifiques paraboles sur la vie que bien des adultes gagneraient à découvrir.

Pas de forfanterie chez Sylvie, juste un formidable engagement, une absence de fadeur et de neutralité.

"Je n'écris pas pour rien. Je veux pouvoir me regarder dans mon miroir le matin."

Créatrice d'histoires, trousseuse de mots depuis toujours, elle a fréquenté longtemps les bancs de l'université puisqu'elle y a préparé une thèse en droit très sérieuse, intitulée "Liberté d'entreprendre et droit du travail."
Parce que les débuts ont été difficiles et qu'elle n'a pas toujours vécu de sa plume, Sylvie a aussi travaillé dans le domaine de la formation juridique.

Mais son truc à elle, coûte que coûte, c'était l'écriture et le droit, c'est surtout du droit au bonheur qu'il s'agit.

Il suffit d'observer son sourire et ses fossettes, de voir ses yeux pétiller pour comprendre que rien ne pouvait l'empêcher de vivre à fond cette vocation, et de la faire partager dans des ateliers d’écriture.

La quarantaine se profilant, il était temps de vivre un nouveau cycle, temps d’un processus libératoire.

Aujourd'hui, Sylvie est en parfaite harmonie avec elle-même, ce qui, à ses yeux, est le plus important.

"Ce qui m'horripile ? Quand je demande à quelqu'un comment ça va et qu'on me répond - Comme un lundi."

Oui, ce qui la désespère, c'est ce qu'elle appelle l'auto-enlisement.

Le plus important pour Sylvie, "c'est être l'acteur de ma propre vie."

Une de ses maximes préférées, qu'elle m'offre en cadeau : "Ce n'est pas nous qui distribuons les cartes, mais c'est nous qui jouons."

Femme d'envie et de passion, elle n'aime pas le politiquement correct qui lui est parfois imposé.
Mais comme elle le dit elle-même, "Il y a une certaine élégance à se jouer des contraintes."
Elle s'est aussi aperçue que la liberté, l'indépendance pouvaient paniquer beaucoup de gens.
Ca ne l'a pas empêchée de se lancer avec gourmandise dans l'aventure de la vie, celle qui lui fait déguster chaque moment, chaque rencontre avec délice.

Ce qu'elle préfère dans son métier:

"C'est l'idée qui vient me chatouiller l'esprit.
Quand l'idée jaillit, je me dis ma foi, elle n'est pas mauvaise. Alors je creuse, je creuse. C'est jubilatoire. C'est vraiment physique. Je suis alors en pleine ébullition, presque dans un état de conscience différent.

Et puis, c'est aussi le travail d'artisan du mot. Il s'agit de le bichonner, le façonner, le polir, le choisir, le placer dans la phrase, l'en retirer,...

Attention au perfectionnisme il y a un moment où il faut savoir s'arrêter. Laisser l'enfant voler de ses propres ailes. Ne plus y toucher.

Quel bonheur aussi de voir arriver le livre dans le carton. Ca y est, l'objet est réalisé, c'est un moment magique. Comme une naissance."


Les recommandations de Sylvie pour s'éclater dans son métier:

- "Faire ce dont on a envie, oser.
Ce qui suppose de s'en donner les moyens, d'être capable d'identifier ses rêves.
Et puis qu'est-ce qu'on risque ? Il y a trop de gens qui n'osent pas prendre des risques par peur de rater.

- Croire en soi.
Ce n'est pas de l'auto-suffisance. S'estimer capable ce n'est rien enlever aux autres, c'est simplement se donner sa chance à soi, se donner à fond !

- Tout faire pour garder la sensation d'être vivante.
Se fixer des défis à relever. Il y a un sentiment de fierté de réussir, surtout si on y a mis tout son coeur."

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