Cet article fait partie de la série réalisée dans le cadre du projet de l'AST 67 "Vivre son travail".
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
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La spirale de la réussite
La première chose dont m'a parlé Marc lors de notre rencontre, c'est la sortie à laquelle il venait de participer avec les résidents de l'ADAPEI, l'Association Départementale d'Aide pour l'Enfance Inadaptée, structure d'insertion auprès de laquelle il travaille avec ardeur et conviction.
Une sortie à moto. Et ça n'est pas un hasard. 50 résidents embarqués à l'arrière de 50 motos, le tout encadré par la gendarmerie, "ça a de la gueule", comme il dit.
Et c'est aussi parfaitement représentatif de sa manière de travailler:
- sur le terrain, concrètement,
- en offrant du plaisir et de la fierté aux personnes qu'il a en charge d'insérer
- en associant ses passions personnelles à son activité professionnelle.
Marc a un riche parcours derrière lui, un vrai parcours de vie fait de hauts et de bas, de réussite et de "couacs", comme il me le raconte. Des pépins de santé aussi infarctus, genou abîmé. Mais quand on a le feu sacré, ce ne sont que des péripéties, qui ne l'empêcheront pas de rester dans l'action !
Programmateur sur des machines-outils pendant 19 ans, il se formera ensuite à la photographie avec comme objectif de la pratiquer professionnellement. Ce qu'il ne fera finalement pas, toutes les conditions économiques n'étant pas réunies.
Il travaillera ensuite longtemps en Suisse, dans le domaine de l'informatique en 3D, surtout pour l'industrie horlogère.
Et puis, une très forte envie de changer de métier lui fait dire oui à un nouveau projet, dans lequel il se lance sans se poser trop de questions.
Il rejoint ainsi l'ADAPEI en 2003, époque à laquelle le chantier d'insertion "espaces verts" a été créé.
En tant que chargé de suivi professionnel, il a pour objectif d'insérer dans la société des personnes handicapées mentales qui bénéficient d'une reconnaissance de travailleur handicapé.
Comme il le dit, "mon métier, c'est souvent de sortir les gens d'une situation de détresse, parfois de très grande précarité, de les extraire du cercle vicieux de l'exclusion dans lequel leur handicap les a souvent plongés pour les emmener dans une véritable spirale de réussite. C'est leur permettre d'être reconnu par les autres comme des travailleurs à part entière et surtout qu'ils puissent eux-même se reconnaître comme pouvant travailler et offrir leurs services à des entreprises."
Il s'agit d'un véritable parcours de resocialisation et redynamisation qui est ainsi proposé aux personnes qu'il a pour charge d'encadrer.
Les accompagner socialement, construire avec elles un projet professionnel, les former sur le terrain, évaluer leur progression.
Marc me parle collaboration, écoute, confiance, partenariat, des mots qui sonnent d'autant plus fortement qu'ils reposent sur une conviction totale.
Il sait que les contraintes de résultat seront importantes pour ces personnes lorsqu'elles seront engagées sur des chantiers professionnels.
Or, les personnes qu'il encadre sont capables de "monter en tension" très vite et très fort, il veille donc à privilégier leur bien-être et doit faire preuve d'une pédagogie adaptée et fondée à part égale sur l'exigence du travail bien fait et la reconnaissance de leur particularité. La valorisation de leur réussite est essentielle pour Marc qui ne rate jamais une occasion de les féliciter.
Lorsque je lui demande ce qu'il apprécie particulièrement dans son activité professionnelle, ce sont les notions de relations humaines et de plaisir qui ressortent fortement.
"Accompagner quelqu'un sur le chemin de l'autonomie, c'est formidable. Respecter sa spécificité, créer une vraie relation, une vraie communication, pratiquer l'écoute, aller au-delà des conventions et des apparences, ne jamais laisser une question sans réponse."
"Je crois que j'ai moi-même une particularité car je n'ai pas été formé pour ce métier. C'est mon expérience de vie, ma culture personnelle je crois, qui m'aide à pratiquer de la sorte. A rester concret avec les personnes, à ne pas faire de grands discours inutiles. Je suis dans le faire."
"Les situations ne sont pas figées. Je crois à la dynamique. Nous avons 24 mois pour reconstruire une personne. Souvent il s'agit de lui faire réaliser un virage à 180°, lui réapprendre à travailler, manger, communiquer, se lever le matin, agir,..."
"Mesurer les progressions accomplies par ces personnes est aussi très gratifiant."
"J'apprécie les activités ludo-éducatives, elles font progresser, on peut apprendre en s'amusant."
"Vivre une grande variété de situations, en gérer qui ne soient pas prévues, accepter l'évènement, tout cela me convient bien."
Marc est un homme convaincu de l'importance de sa mission, il se définit comme quelqu'un de râleur aussi, en tout cas d'exigeant. Et qui ne rechigne pas aux franches rigolades qui laissent filtrer des bulles de vie dans les relations professionnelles.
Ses recommandations pour s'éclater dans son métier:
- "Aimer l'homo sapiens dans son intégralité, dans sa globalité, l'homme dans toutes ses composantes.
- Aimer ce qu'on fait. Prendre son pied.
- Eviter la routine, le côté alimentaire qui fera faire du mauvais travail à terme.
- Garder son sourire et sa bonne humeur.
- Croire profondément à ce qu'on fait. Ne pas se mentir à soi-même."
La première chose dont m'a parlé Marc lors de notre rencontre, c'est la sortie à laquelle il venait de participer avec les résidents de l'ADAPEI, l'Association Départementale d'Aide pour l'Enfance Inadaptée, structure d'insertion auprès de laquelle il travaille avec ardeur et conviction.
Une sortie à moto. Et ça n'est pas un hasard. 50 résidents embarqués à l'arrière de 50 motos, le tout encadré par la gendarmerie, "ça a de la gueule", comme il dit.
Et c'est aussi parfaitement représentatif de sa manière de travailler:
- sur le terrain, concrètement,
- en offrant du plaisir et de la fierté aux personnes qu'il a en charge d'insérer
- en associant ses passions personnelles à son activité professionnelle.
Marc a un riche parcours derrière lui, un vrai parcours de vie fait de hauts et de bas, de réussite et de "couacs", comme il me le raconte. Des pépins de santé aussi infarctus, genou abîmé. Mais quand on a le feu sacré, ce ne sont que des péripéties, qui ne l'empêcheront pas de rester dans l'action !
Programmateur sur des machines-outils pendant 19 ans, il se formera ensuite à la photographie avec comme objectif de la pratiquer professionnellement. Ce qu'il ne fera finalement pas, toutes les conditions économiques n'étant pas réunies.
Il travaillera ensuite longtemps en Suisse, dans le domaine de l'informatique en 3D, surtout pour l'industrie horlogère.
Et puis, une très forte envie de changer de métier lui fait dire oui à un nouveau projet, dans lequel il se lance sans se poser trop de questions.
Il rejoint ainsi l'ADAPEI en 2003, époque à laquelle le chantier d'insertion "espaces verts" a été créé.
En tant que chargé de suivi professionnel, il a pour objectif d'insérer dans la société des personnes handicapées mentales qui bénéficient d'une reconnaissance de travailleur handicapé.
Comme il le dit, "mon métier, c'est souvent de sortir les gens d'une situation de détresse, parfois de très grande précarité, de les extraire du cercle vicieux de l'exclusion dans lequel leur handicap les a souvent plongés pour les emmener dans une véritable spirale de réussite. C'est leur permettre d'être reconnu par les autres comme des travailleurs à part entière et surtout qu'ils puissent eux-même se reconnaître comme pouvant travailler et offrir leurs services à des entreprises."
Il s'agit d'un véritable parcours de resocialisation et redynamisation qui est ainsi proposé aux personnes qu'il a pour charge d'encadrer.
Les accompagner socialement, construire avec elles un projet professionnel, les former sur le terrain, évaluer leur progression.
Marc me parle collaboration, écoute, confiance, partenariat, des mots qui sonnent d'autant plus fortement qu'ils reposent sur une conviction totale.
Il sait que les contraintes de résultat seront importantes pour ces personnes lorsqu'elles seront engagées sur des chantiers professionnels.
Or, les personnes qu'il encadre sont capables de "monter en tension" très vite et très fort, il veille donc à privilégier leur bien-être et doit faire preuve d'une pédagogie adaptée et fondée à part égale sur l'exigence du travail bien fait et la reconnaissance de leur particularité. La valorisation de leur réussite est essentielle pour Marc qui ne rate jamais une occasion de les féliciter.
Lorsque je lui demande ce qu'il apprécie particulièrement dans son activité professionnelle, ce sont les notions de relations humaines et de plaisir qui ressortent fortement.
"Accompagner quelqu'un sur le chemin de l'autonomie, c'est formidable. Respecter sa spécificité, créer une vraie relation, une vraie communication, pratiquer l'écoute, aller au-delà des conventions et des apparences, ne jamais laisser une question sans réponse."
"Je crois que j'ai moi-même une particularité car je n'ai pas été formé pour ce métier. C'est mon expérience de vie, ma culture personnelle je crois, qui m'aide à pratiquer de la sorte. A rester concret avec les personnes, à ne pas faire de grands discours inutiles. Je suis dans le faire."
"Les situations ne sont pas figées. Je crois à la dynamique. Nous avons 24 mois pour reconstruire une personne. Souvent il s'agit de lui faire réaliser un virage à 180°, lui réapprendre à travailler, manger, communiquer, se lever le matin, agir,..."
"Mesurer les progressions accomplies par ces personnes est aussi très gratifiant."
"J'apprécie les activités ludo-éducatives, elles font progresser, on peut apprendre en s'amusant."
"Vivre une grande variété de situations, en gérer qui ne soient pas prévues, accepter l'évènement, tout cela me convient bien."
Marc est un homme convaincu de l'importance de sa mission, il se définit comme quelqu'un de râleur aussi, en tout cas d'exigeant. Et qui ne rechigne pas aux franches rigolades qui laissent filtrer des bulles de vie dans les relations professionnelles.
Ses recommandations pour s'éclater dans son métier:
- "Aimer l'homo sapiens dans son intégralité, dans sa globalité, l'homme dans toutes ses composantes.
- Aimer ce qu'on fait. Prendre son pied.
- Eviter la routine, le côté alimentaire qui fera faire du mauvais travail à terme.
- Garder son sourire et sa bonne humeur.
- Croire profondément à ce qu'on fait. Ne pas se mentir à soi-même."
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