Portrait 2 Exposition AST 67 "Vivre son travail": Jean-Marie Gorsy, reprographe, Entreprise Clestra

Cet article fait partie de la série réalisée dans le cadre du projet de l'AST 67 "Vivre son travail".
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Premier moment de la rencontre avec Jean-Marie : vous avez droit à un vrai bon café ! Chaleur de l'accueil.
D'ailleurs, pour lui, c'est la première chose à apprendre: savoir faire un bon café! Et faire en sorte que les collègues puissent en profiter.

Son bureau, c'est un monde en miniature.
Le monde de Clestra, l'entreprise dans laquelle il travaille depuis plus de 40 ans.

Ce bureau, c'est un peu la mémoire de l'entreprise, un lieu de passage, rempli de souvenirs, de plantes vertes où il fait bon passer un moment.

C'est aussi, comme il le dit "la vitrine magique de l'entreprise".
Il a collectionné tous les objets de publicité qui correspondent à des moments clés de l'histoire de Clestra. "J'ai également conservé un exemplaire du premier numéro du journal d'entreprise édité en 1977."

Journal qui lui sert d'ailleurs pour créer sa propre revue de presse qu'il diffuse dans l'entreprise : "Je détourne et transforme l'information, je la retravaille à ma sauce."

Son métier ? Il est responsable de la reprographie.
Scanner les documents, les diffuser dans tous les services et dans les nombreux pays dans lesquels son entreprise est présente.
"Sans sortir de mon bureau, je navigue, je voyage dans le monde entier grâce à Clestra. J'ai du contact avec le Portugal, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Suisse..."

Il distribue aussi le courrier le matin, dès son arrivée.

Voila son sacerdoce.

Et la reprographie ça le connaît, lui qui a commencé à travailler à l'âge de 14 ans et demi.

Son truc, c'est d'être "sur le terrain". Que ce soit celui de l'entreprise ou - pendant ses loisirs - ceux du sport dont il raffole : le football.

Il n'a jamais cessé de se mettre au service de la collectivité, comme dirigeant d'associations sportives ou secouriste sur les routes aux côtés des gendarmes.

De la reprographie, il a tout connu ou presque.
Il en a vu de toutes les couleurs.

Des machines énormes, pour lesquelles il avait même eu droit, tout petiot, à un tabouret en bois pour aller leur fouiller dans les entrailles.

Les machines à l'ammoniaque, le stencil avec ses odeurs qu'on n'oublie pas, le vinaigre, l'alcool, les formats de papier non standards à l'américaine, la nécessité de faire sécher les copies avant de les distribuer.

Toute une époque.

Comme il le dit lui-même, "Clestra, c'est toute ma vie. J'ai connu un grand nombre de Directeurs de fabrication et plusieurs PDG depuis que je travaille ici."

Ce qu'il aime faire : accueillir les nouveaux.
"Ils ont un oeil neuf, ils peuvent apporter une nouvelle idée. Ca fait toujours progresser dans le travail, j'apprends de nouvelles manières de travailler. Les jeunes peuvent apprendre des anciens comme les anciens peuvent apprendre des jeunes.
J'aime partager mon expérience, c'est l'idée du relais.
Etre tuteur me conviendrait bien, pour préparer la suite après ma retraite."

Jean-Marie porte le maillot bleu de Clestra sous son pull. Il me le montre. "C'est comme un blason, comme un maillot de foot. Je suis fier d'appartenir à l'entreprise."

Et le foot, ça n'est pas rien pour lui, puisqu'il a créé dans son entreprise une équipe de pronostiqueurs. Prétexte à organiser de grandes fêtes entre collègues, animer les spectacles, remettre des prix et des cadeaux.

Comme il le dit, "le temps passe vite, donner de l'amitié, pouvoir se rencontrer, vivre ensemble, nous respecter, nous motiver les uns les autres, bâtir un avenir meilleur, ça c'est important".

La notion de famille, d'appartenance à un groupe est en effet essentielle pour Jean-Marie : "J'aime le contact. Au lieu de se bouffer la tête, mieux vaut s'entraider, être serviable."

Il a connu aussi des moments de doute, par exemple quand l'informatique a été installée.
L'ordinateur, il l'a appelé "la boîte à images."

"Ca a été dur au début, j'ai eu peur de me tromper. Mais heureusement, j'ai pu faire appel à des personnes qui m'ont épaulé. j'ai eu la chance qu'on accepte que je puisse me tromper."
Quelques termes le caractérisent : authentique et direct, serviable, passionné, à l'écoute.

Il dit de lui qu'il est carré, qu'il lui arrive de râler "mais je ne laisse pas tomber."

"Savoir dire les choses, pour faire avancer, sans hypocrisie, c'est aussi tout moi, ça."

Ses recommandations pour s'éclater au travail:

- "Faire confiance à son instinct. Créer son propre chemin
- Créer son cadre de vie, en faire un vrai lieu de vie
- Avoir le respect de soi-même, ne pas se mentir à soi-même
- Etre à l'écoute
- Veiller à ne pas rentrer dans la routine. Pour cela, savoir varier, ne pas être dans le quotidien, ne pas faire tous les jours la même chose.
- Prendre du plaisir à partager
- Savoir écouter les nouveaux."