27.5.08

Elle n’en fait pas des tonnes












































Cette jeune femme charmante pourrait soulever n’importe qui au bout de ses bras. 48 petits kilos de muscles, d’énergie et de volonté pour 120 kgs au développé couché.


Championne d’haltérophilie, Souhad Ghazouani est en piste pour les JO de Pékin pour un probable podium (« la seule chose valable c’est la médaille d’or. Le drapeau qui est levé, la marseillaise. Tout ça on ne l’a pas avec l’argent, et puis l’argent je l’ai déjà eu aux JO d’Athènes, alors… »).

Son palmarès fait d’elle une sportive de haut niveau qui s’entraîne plusieurs jours par semaine, prête une attention particulière à son alimentation, « comme tout athlète. »

Si on la sent résolue, très déterminée, dotée d’un caractère fort, Souhad n’a pourtant pas du tout la grosse tête. Athlète de handisport, elle ne cherche pas la gloire et s’entraîne tranquillement au milieu de ses coéquipiers.

Elle est souriante malgré des années de galère pendant sa jeunesse : « j’ai vécu des moments difficiles, on m’en a fait voir avec ma maladie. La scolarité a été plutôt difficile, j’ai été séparée de mes parents longtemps. Heureusement que j’ai toujours pu compter sur ma mère, qui m’a toujours donné de bons conseils.»

Atteinte à la naissance d’une spina bifida qui lui impose le fauteuil, cette affection ne l’empêche pas de s’adonner à une passion sportive qu’elle a découverte à l’âge de 6 ans. « Grâce à Sylvain, un éducateur, le seul qui m’a vraiment aidé à part ma famille. »

Souhad ne s’épanche pas longtemps sur son passé et les épreuves traversées. Accompagnée dans la vie par Mehdi, son fiancé, elle trouve qu’elle a pas mal de chance quand elle compare avec ses adversaires lors d’épreuves internationales. « Il y a des handicapés qui n’ont droit à rien dans leur pays, qui vivent dans des conditions très difficiles, la plupart ne perçoivent aucune allocation, alors je ne vais pas me plaindre. »

Le fait de concourir aux JO est pour elle une fierté « mais surtout la possibilité de rendre à la France tout ce qu’elle m’a donné. »

Souhad aimerait qu’on aille au-delà des apparences : « Parce que les gens me voient dans un fauteuil ils me croient malade, alors que je suis en pleine forme ! »

Son souhait pour l’avenir : « que les personnes à mobilité réduite soient mieux intégrées, n’aient pas à se battre pour bénéficier de la priorité aux caisses des supermarchés par exemple. Il faudrait créer des évènements pour faire évoluer tout ça. »


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