22.5.08

Messager du bonheur
























































Vif et accrocheur sur le court de tennis, élégant et « zen » en costume de ville, c’est un amoureux de la vie qui m’a accueilli.

Un accident de moto à l’âge de 25 ans a fait passer Laurent Fischer d’un monde mécanique à l’autre. Adieu la rudesse des grosses cylindrées et bonjour la souplesse du fauteuil roulant.

Après les 600 cm3 de sa moto, son vrai moteur aujourd’hui - celui qui le fait avancer face à l’adversité - c’est l’envie de transmettre, « de mettre les jeunes sur le bon chemin ». « L’envie de donner envie, en fin de compte ! »

« La vie, c’est comme une course de relais, je transmets le témoin aux plus jeunes. »

Ce n’est pas un hasard si c’est à l’occasion d’un entraînement avec son neveu de 15 ans, valide et accrocheur sur toutes les balles, que j’ai fait sa rencontre.

Sa vitesse d’exécution, que ce soit en défense de fond de court ou à l’attaque au filet fait enrager bien des jeunes talents valides.

Laurent se destinait au métier de menuisier, mais c’est avec une raquette qu’il donne le meilleur de lui-même depuis plus de 12 ans.

Son palmarès tennistique en handisport est éloquent :

  • Vainqueur des tournois inter-régionaux à 8 reprises,
  • 2 fois champion de France par équipe, 3 fois finaliste en simple,
  • présent aux JO d’Athènes en 2004. « Ce fut ma plus grande satisfaction. »

Il est classé au 19ème rang mondial en simple, au 16ème en double.

Laurent n’en tire aucune gloire, c’est un modeste.

« Il faut faire beaucoup de sacrifices pour être bien physiquement. Je dois toujours veiller à la qualité de mon endurance. »

Musculation, handbike, badminton, ping-pong, natation, il pratique de nombreux sports pour rester en forme.

« On peut toujours dépasser la montagne, il faut y croire. Après mon accident, je suis passé par une phase de découragement, forcément. J’étais très sportif, est-ce que ça valait encore la peine de vivre ? Et puis ma mère m’a dit Montre-leur ce que tu sais faire maintenant. C’est sur ces mots que je me suis appuyé, à partir de cette phrase. J’ai grimpé une marche après l’autre, résolument. Je me suis battu pour atteindre un objectif après l’autre. Et je sais que j’ai encore beaucoup de choses à donner aux autres. Internet, au travers de forums, de communautés d’internautes, offre la possibilité de transmettre, de remonter le moral à ceux qui en ont besoin. Je pense pouvoir être utile aux autres. »

Ses tournois internationaux lui font parfois rencontrer des réalités plus dures que celles que l’on peut connaître en France. Il est ainsi heureux d’avoir été le maillon actif d’une chaîne de solidarité qui lui a permis d’offrir un fauteuil électrique à un jeune handicapé marocain qui était venu le voir jouer à Casablanca. C’est presque gêné que Laurent m’a raconté cette histoire. Elle est pourtant significative de la mission qu’il s’est fixée, celle d’alléger la vie des autres lorsqu’il peut le faire.

En même temps, Laurent ne prétend aucunement se donner en exemple. Il souhaite simplement offrir sa bonne et belle énergie à ceux qui peuvent en avoir besoin.

« Je peux dire que la vie vaut la peine d’être vécue, je suis content d’être en vie. »























1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très joli portrait, attachant.