4.10.08

"Esprit de famille" à La Cour des Boecklin à Bischheim


Bischheim peut s'enorgueillir de posséder une belle et accueillante bibliothèque, installée cour des Boecklin, dans le quartier patrimonial de la ville. De beaux ouvrages, un personnel passionné et compétent, tout pour contenter les petits comme les grands.

Dans ce magnifique ensemble architectural, au fond duquel se trouve un petit square méconnu, se trouve le musée juif et un espace d'exposition.
Actuellement et jusqu'au octobre 2008 se tient une belle exposition dédiée aux photos d'Uwe Ommer que je vous invite à aller admirer.

C'est En 1995, que ce photographe allemand installé à Paris prend le pari de réaliser l'Album de Famille de la planète.

"Uwe Ommer a mis quatre ans à fabriquer le plus beau et le plus grand kaléidoscope qui soit. Un dépoli, un tube, un miroir, une lentille, un peu d’astuce ; le système est rudimentaire et nous émerveille depuis des siècles. Mais, s’il est magique, ce qui nous fascine en fait, ce n’est pas le système, mais l’infini des combinaisons qu’il permet à partir d’éléments étonnamment simples. Ces éléments, Uwe les a glanés, chemin faisant, au cours des rencontres. En fait, il les connaissait déjà avant, depuis plus de trente ans qu’il photographie des gens, et avant même, parce qu’il a cela en lui. Alors il a mis pêle-mêle, derrière son dépoli, tout ce qui fait des familles ; des enfants, des voiles, des nez percés, des pieds nus, des vêtements noirs, des chapeaux masculins, des coiffures féminines, des tissus, des colliers, des moustaches, des barbes, des animaux domestiques, chiens, chats, poneys, chèvres ou éléphants, des armes, des couleurs, des peaux sombres, claires, diaphanes, mates ou brillantes, un brin de polygamie, un zeste d’homosexualité, une bonne dose d’hétérosexualité, des graines d’endogamie, de la poudre d’exogamie, du métissage, des enfants, des traditions, de l’obscurantisme, des migrations, de la solitude, des chairs dénudées, des cous rallongés, des sourires, de la beauté, de la musique et ses instruments, quelques autres éléments encore et surtout de l’amour, beaucoup d’amour. Regardez ces visages, et vous retrouverez une grand-mère, un ami, un oncle dans des gens que vous imaginiez à mille lieues de vous. Vous verrez à quel point nous sommes proches, semblables et si différents. Cette expérience nous apprend à regarder les autres autrement, à ne pas nous arrêter sur l’accessoire qui nous empêche de voir en simplifiant à outrance. Regardez tous ces détails qui créent une diversité autre que celle des préjugés et des barrières. Il fallait l’œil amoureux d’Uwe pour faire ce portrait de l’humanité de l’an 2000. Depuis quatre ans, je tourne le kaléidoscope d’Uwe ; je ne m’en lasse pas et il ne cesse de m’enrichir."
(Olivier Delahaye Paris, mai 2000)


C'est à la Photokina 2000 (Cologne) qu'il présente pour la première fois le fruit de quatre années de travail.


1000 portraits de familles sont exposés sur un parcours de 1,6 km.


Depuis, son Album de Famille voyage un peu peu partout: en Europe (les grille du Luxembourg à Paris l'ont accueilli avec un grand succès), aux États-Unis, en Asie et en Afrique.


Vous pouvez aujourd'hui découvrir ce travail au travers d'une sélection de ses clichés.


En regard de ces photos, profitez également de cette visite pour découvrir le travail de Laurent Corvaisier.

Marqué par le travail de Gaston Chaissac et de Fayoum, Laurent Corvaisier réalise des totems sur de grandes planches de bois de frêne.


Ces portraits à taille humaine, hauts en couleurs, représentent ses enfants, ses voisins et des gens rencontrés lors de ses voyages.
Ses personnages n'ont ni pied ni main, toute l'importance est donnée au visage : «il fallait que les gens qui les regardent soient confrontés à des visages comme à eux-mêmes».

Lors du vernissage, jeudi 2 octobre, une troupe de qualité a offert une prestation tendre et sensible à mi-chemin entre chorégraphie et théâtre.

Autour du prénom, de son impact sur l'individu qui en est paré, ce moment privilégié a admirablement fait le lien entre les oeuvres exposées.








































































































































1 commentaire:

Anonyme a dit…

Plus à Hoenheim, pas encore à Bischheim... Il sera trop tard pour nous pour voir ces intéressants travaux exposés dans ce lieu que nous apprécions.
Heureusement nous avons notre reporter-arpenteur-chineur-dénicheur qui nous fait partager ses découvertes qui ne manquent pas de nous émouvoir.
La nostalgie de là-bas nous te la devons, Nicolas ! Merci à toi.